La dernière création du Théâtre de l’Éphémère va nous transporter au sein d’un monastère abandonné au cœur des Balkans.

Comédie tout public

Un monde de fous : Dans un monastère abandonné au cœur de Balkans, qui sert d’annexe à un hôpital psychiatrique, six personnes à la dérive, sans nourriture, vêtements ni chauffage vivent enfermés dans leurs délires. Un hasard de la guerre les lance dans une folle entreprise, une grandiose utopie, un rêve de gens dits normaux. Le cercle vicieux de l’enfermement ne se casse pas pour autant. D’un enfermement à un autre, c’est l’histoire drôle, émouvante et parfois grinçante de ces fous, peut-être pas si fous que ça.

Détail de la pièce :

La pièce s’ouvre sur un décor énigmatique, un bruit d’orage, une lumière blafarde, des carapaces délabrées plantées au milieu de rien et en avant-scène une carapace habitée par un personnage livide, affalé sur lui-même.
Bienvenue au monastère des Quarante Saints Martyrs, hôpital psychiatrique abandonné des instances sanitaires et politiques du Pays. Quel pays d’ailleurs ? On ne sait pas vraiment mais un pays en guerre, survolé par les avions de l’OTAN.
Avec l’arrivée d’un soi-disant docteur qui profite de la confusion générale pour s’approvisionner en morphine, nous plongeons dans le monde clos de la folie : une cleptomane alcoolique, un colosse autiste qui a peur qu’on lui marche dessus, une prostituée qui veut devenir Mère Theresa, un Tzigane à la sexualité en panne et une sourdingue qui récite des monologues. Mais sont-ils vraiment fous ? En tout cas leur enfermement carcéral les met à l’abri de la folie guerrière qui règne dans les Balkans. Et quand, sortant de leur monastère, ils croiseront les gens dits normaux, ce sera pour se rendre compte que la vie n’est guère plus réjouissante au dehors. Libérés de leur enfermement, ils se retrouvent prisonniers d’un système qui n’a que faire d’eux.
Nous sommes dans un conte qui met en scène l’impossibilité pour l’homme de sortir de sa condition et qui questionne sur les différentes facettes de la folie, folie ordinaire ou folie d’état.
Questionnement aussi sur notre Europe. Elle est le rêve de nos fous, dès lors qu’ils ont pu sortir de leur torpeur et entreprendre de se faire reconnaître. L’Europe ne les expulse pas mais les condamne à un manège ridicule et sans espoir.

Avec : Gérard BIANCHI, Bertrand BOUGUE, Rosemonde KOEHRET, Raymonde LACVIVIER (de), Sylvia LEBAUPIN, Franck SALAZAR, Françoise SERRADELL, Geneviève TORNECOLS.

Mise en scène : Françoise Vernhes
Décors : Michel Zanet et Gérard Bianchi
Régie : Houria El Bakkal et Alain Lobry
Création graphique : Rosemonde Koehret
Musique : création de Mathieu Serradell